Quelques problèmes chez les lywynaels

Depuis le mariage de Sire Nankenseen et de Dame Llalthaya, il avait un peu essayé d’oublier les femmes en général, le temps de reprendre un cœur assez serein. Mais quand il aperçut pour la première fois Dame Yindrel, son cœur se troubla de nouveau, de façon encore plus forte que le jour où il avait rencontré Dame Llalthaya. Il ne comprenait vraiment rien à ces émotions, on ne lui avait jamais vraiment appris ce que c’était, il ne l’avait jamais vraiment ressenti. Depuis sa rencontre avec Dame Yindrel, il essayait, tant bien que mal, de vaincre sa timidité et essaya de s’attirer ses faveurs. Quand Sire Chipaoli avait diagnostiqué un problème, chez elle, de manque d’affection et qu’il lui faudrait un mari, ou quelque chose qui y ressemble, assez vite, il crut qu’il tenait le bon fil. Mais du jour au lendemain, un petit Eniripsa fît son apparition et se déclara officiellement le fiancé de Dame Yindrel.



Par un beau matin de Novamaire, Ashkasa traînait dans la maison Lywynael, pensant à différentes choses. Au détour d’un croisement de couloir, il rencontra Dame Yindrel fraîche comme la rosée du matin. Il la flatta sur sa beauté de si bon matin et de son énergie quand Sire Chipaoli passa par là. Voyant la scène il s’approcha du sacrieur et lui dit :

- Je vous rappelle qu’elle a un mari cher ami.

- Un fiancé, lui chuchota-t-il à l’oreille, et très franchement je m’en fiche quand je sais que je n’ai aucune inquiétude à me faire si un affrontement devait avoir lieu.

Le panda comprenant ce à quoi pensait le sacrieur, lui répliqua à voix basse :

- Si vous voulez, je peux le faire accuser.

- Effectivement, cela pourrait être intéressant. Cela risque de vous demander du temps ?

- A vrai dire, je ne me suis pas spécialement intéressé à cette personne donc je ne peux trop vous donner un diagnostic préliminaire. Mais je pense, de par ma haute qualité, pouvoir me débrouiller sous de bons délais.

- Ce serait parfait.

La Iopette regarda les deux mâles d’un air suspect. Sire Chipaoli voyant cela la regarda à son tour d’un air suspect et fit à Ashkasa :

- Elle nous suspecte. C’est suspect.

- Il ne faudra pas trop en faire non plus, sinon on risque de se faire repérer.

- Je suis intouchable.

Le sacrieur toucha le panda du bout du doigt et dit :

- Touché.

- Personne ne touche à mon mari !

Le panda, un peu contrarié, répondit :

- Dame Yindrel, saviez vous que Sieur Ashkasa, ici présent, me demande d’enquêter sur votre mari ?

- Ah oui ?

- Hein ?

- Oui.

Dame Yindrel commença à chercher son fouet prête à frapper ce stupide mâle. Ne le trouvant pas, elle dégaina son épée. Tout d’un coup, le sacrieur se sentit mal et du tac au tac, répliqua :

- Oui, comprenez moi, Dame Yindrel, votre fiancé sort un peu de nulle part et comme personne ne connait rien de lui, j’ai pensé à votre bien être et ai demandé à Sire Chipaoli de bien vouloir me confirmer que vous ne risqueriez aucun problème en sa compagnie.

Dame Yindrel les regarda d’un air méfiant, essayant de deviner ce qu’il se tramait avec ces deux énergumènes, Ashkasa la regardant d’un sourire un peu forcé et Sire Chipaoli, d’un air impassible et admiratif de la classe avec laquelle Ashkasa sauvait sa peau. Sire Chipaoli se rapprocha d’Ashkasa et lui chuchota à l’oreille :

- Vous vous en êtes sorti admirablement bien.

- Oui mais ce n’est pas grâce à vous. Heureusement que j’ai un peu de rhétorique.

- Laissez mon mari en dehors de tout ça ou je vous grille sur place !

- Je ne pense pas que vous feriez ça Dame Yindrel, rétorqua Ashkasa.

- Et pourquoi pas ?

- Et bien parce que vous savez que, malgré le fait que je sois d’un cercle légèrement inférieur à vous, je suis quasiment votre égal au combat et que sur un coup de malchance, vous perdriez le duel que vous vous apprêtez à lancer. Et de toute façon, si votre fiancé n’a rien à se reprocher, il n’y a pas de raison de s’en faire, Dame Yindrel.

- Mouais… faites bien attention vous deux !

Sur ces paroles, Dame Yindrel tourna les talons et s’en alla avec grande majestuosité.

Peu de temps après, le temps qu’Ashkasa se remette des fortes émotions qu’il venait de subir, Sire Chipaoli restant tout à fait impassible.

- Vous avez intérêt à ne pas vous planter Sire Chipaoli, sinon je crois que nous allons y passer tous les deux.

Yindrel était outrée que ces deux énergumènes aient quelque choe à redire à la présence de son cher et tendre dans le cercle privé de la Lywynael. Pour elle, cela ne faisait aucun doute qu'il y avait sa place et qu'ils n'avaient rien à dire.

Non, Mahylen n'a rien à se reprocher, maugréa-t-elle en s'éloignant à grands pas des deux autres.

Mais quelle mouche les a piqués ? continua-t-elle à haute voix en se dirigeant vers les jardins où elle espérait y retrouver Mahylen.

Elle ne comprenait absolument pas pourquoi ils s'acharnaient ainsi sur elle et son amant.