Le Bouclier et le Fouet

Waerva s'était quelque peu éloignée et avait rejoint Llalthaya dans l'ombre d'une des colonnes de la grande salle de la demeure d'Aerlynthaar, qu'elle considérait à présent comme sienne.
Elle ne prêta pas attention à la sadidette.

De là, elle pouvait observer sans se faire voir, un endroit stratégique qu'elle avait fini par apprécier.

Elle observait un certain osamodas en douce. Depuis quelques temps elle avait remarqué un comportement assez louche chez lui, surtout quand elle était à proximité.
Souvent dragueur, il avait tendance à oublier ses pulsions dragueuses en sa présence.
Cela aurait pu passer inaperçu, mais il s'était avéré que cette impression n'en était pas une...

Elle ne savait pas si elle était à l'origine de ce changement, ou plutôt, ne voulait pas le savoir. Cela dit, elle appréciait la situation, bien qu'elle ne le montre pas forcément.

Elle continuait à regarder cet osamodas qu'en fait elle appréciait plus qu'elle n'acceptait de le montrer, espérant croiser son regard.

Jerek fixait volontairement le plafond. Couché sur l'un des bancs en pierre de la demeure d'Aerlyntharr, il se sentait épié. Et il ne souhaitait pas donner satisfaction à ceux qui le regardait.

Il pensait à Waerva. Cette jeune femme avait une présence apaisante, indéniablement. Il aimait bien cette femme. Il aimait beaucoup cette femme. Il aimait beaucoup les femmes, en général, et celle-ci n'echappait pas à la règle, bien sur. Elle n'était pas d'une beauté ravageuse, contrairement a beaucoup d'autre femme des royaumes, habillées ultra court et avec un regard intense. Waerva, elle, était tout simplement belle, d'une beauté simple, pure et concrète. Aucun besoin d'artifices. Sa manière de remettre en place les quelques meches rebelles de ses cheveux violets, geste négligeant, et pourtant d'une classe sans égale...

Jerek chercha discrètement du coin de l'oeil ou pouvais être la fecatte. Admirer une nouvelle fois cette merveille de la nature. Et discourir peut être un brin avec elle ! Car non contente d'être belle elle était également extrèmement cultivée, et incroyablement timide. Timidité non feinte qui la rendait irrésistible aux yeux de Jerek.

"Cette femme est à tomber" pensa t'il en lui même.

C'est alors que leurs deux regards se croisèrent. Et Jerek tomba. Du haut du banc de pierre jusque sur le sol. Il se releva, s'excusant d'avoir troublé la quiétude des lieux. Et chercha de nouveau le regard de la jeune femme.

Mais celui-ci avait disparu.

Waerva observait en silence l'osamodas, couché sur son banc. Elle trouvait son attitude assz louche. Elle aurait même pensé qu'il était malade. Ce n'était pas dans ses habitudes de regarder ainsi le plafond et de rester tranquille aussi longtemps.

Elle détourna le regard l'espace d'une seconde, comme pour vérifier que la sadidette était assez éloignée d'elle et qu'elle ne la regardait pas. Quand elle reposa son regard sur Jerek, après avoir entendu un bruit sourd, elle le vit par terre. Elle ne put s'empêcher de penser "Non, il n'a pas l'air si malade que ça, puisqu'il cherche à se faire remarquer".
Elle l'entendit alors s'excuser et ne put réprimer un sourire, puis un rire.

Elle se dirigea ensuite d'un pas léger et silencieux vers lui, s'assurant d'arriver par derrière pour pas qu'il ne la voie arriver. Une fois arrivée à sa hauteur, elle lui demanda s'il allait bien. Son visage semblait inexpressif à première vue, mes ses yeux trahissaient un certain contentement soudain.

Jerek sursauta devant cette apparition. A bien y regarder, Waerva avait tout de l'apparition. Waerva était "L'Apparition" faite femme. La douceur soudaine d'une apparition tranquille, a la fois somptueuse et inquiétante. Jerek lui fit part de son désarroi :
"Waaaah, la vache, tu m'as foutu la trouille. Si c'est ma mort que vous voulez, c'est impossible, Mlle, il faudra me passer sur le corps d'abord !"

Jerekeries. C'est comme ca que Wotan et Rosert appelaient ces faceties constantes : Des Jerekeries.

"Tu me diras, je suis content de te voir, ma belle. Très content même. Va falloir que tu me réponde un jour, a comment tu fait pour arriver a être de loin la plus superbe des femmes de cette guilde, alors qu'elle mettent beaucoup d'ardeur a être belles, et toi beaucoup de ferveur a être discrete ! Non, sans rire, tu es aussi belle et discrete qu'un rayon de soleil qui percerais le soleil trop nuageux de la région la plus dévastée par la guerre et la pluie des zones les plus arrides de mon coeur. Crois moi, on nous rabache p'tet pas avec tes sous vetements, toi, mais t'es de loin la plus superbe du secteur... Bon c'est vrai que niveaux sensualité, ATuin est beaucoup plus... expressive que toi, et que qui plus est elle s'offre le luxe de le savoir, ce qui la pousse a en jouer avec les hommes... j'en connais pas a qui ca déplaise, mais bon... euh, t'avais p'tet un truc a me dire ?"

Jerek venais de prononcer ces phrases sans laisser a Waerva le temps de placer une réplique. "T'es ridicule" pensa t'il. Il se faisait l'effet d'un gosse de 15 ans discuttant avec sa première fille. pourtant, il en avait dragué, des femmes, même au sein de la guilde. Presque toutes, a part l' "Ogre avec des Ailes". Mais il se retrouvais jeune con à espionner la douce Waerva, avec des techniques de drague minable. Le compliment caché dans une phrase a rallonge.

"Elle va me trouver minable" pensa t'il.

Waerva regarde Jerek de travers quand il prononça sa première phrase. Elle trouvait qu'il en faisait trop, beaucoup trop... Cependant, cela ne lui déplaisait pas pour autant.

Elle l'écouta en souriant et en ne disant rien. Elle essayait de ne pas rougir face aux compliments que lui faisait l'osamodas, bien que la façon dont il les énonçait était un peu étrange.

Sans rien dire, elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras pour le remercier.

Le geste l'avait surpris. Après une seconde d'hésitation, il se laissa faire, et la pris a son tour dans les bras. Le silence s'installa.

Lentement, il inspirait le doux parfum de la jeune femme. Ce parfum l'enivrait doucement. Il goutait simplement un instant de bonheur.

"Je crois que tout le monde nous regarde, Waerva" lui dit-il doucement.
La vérité, c'est qu'il s'en foutait royalement. Qu'un mec comme lui puisse partager ce moment avec une femme aussi belle le dépassait.

"Tu sais, lui glissa t'il plus doucement encore, ce que je t'ai dit, je le pense : tu es simplement une femme exeptionnelle. Mais les hommes comme moi ont du mal à avouer ce genre de chose..."

Il s'attendait a présent à ce que l'étreinte cesse. Que la magie retombe. Mais même si elle retombait à jamais, il avait été heureux.

Jerek s'assit sur son lit, tout en continuant a machonner un epi de blé.

La scène s'était passée trois jours auparavant. Il y avait eu le charme de ces instants, puis la gène, le rosissement de Waerva, et les vannes bien lourdes des autres membres de la guilde...

On se serait cru à l'école des petits...

"C'est fou, quand même, un geste anodin, entre amis, quelques paroles sympa, et ça y est, tout de suite, les gens s'imaginent des choses" essaya de se persuader Jerek.

La vérité, c'est qu'il n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait dans sa tête. Oui, bien sur, cette fille lui plaisait. Mais elle ne l'attirait pas physiquement, comme une icone que l'on ose toucher du doigt. Elle était entourée de cette aura indéfinissable qui faisait d'elle une femme aimée et une femme seule. Etrange paradoxe, qui voilais Le regard de la jeune femme de tristesse.

Jerek n'aimais pas cela. C'est dans ces circonstances qu'il voulais être auprès de Waerva, la soutenir...
Mais depuis l'incident, une certaine gène s'était installée entre eux, accentuant le malaise. Les non-dits étaient une plaie que Jerek voulais éviter à tout prix. Pourtant, lui le beau parleur se trouvais simplement démuni dans ses discussions avec Waerva. Toujours cette incroyable aura émanant d'elle.

Jerek se mit finalement debout, et sorti de sa chambre, pour aller tailler un peu à l'atelier.

en sortant, il rencontra Waerva. L'espace d'un instant, leurs regards se croisèrent. Puis, ils le détournèrent tous les deux, Jerek marmona un "'Lut" auquel Waerva répondit vaguement, et tous deux reprirent leur route dans des sens contraires.

Après l'incident, Waerva avait décidé de s'isoler. Sur le moment, elle n'avait pas fait attention, trop omnubilée par les événements et l'osamodas, mais elle se doutait que tout le monde avait dû apercevoir la scène et que déjà des rumeur devaient courir.
Pour elle, ce geste n'avait rien de sérieux. Ou plutôt, elle se refusait à avouer qu'il pouvait l'être. Elle n'arrivait pas à oublier cette vague de bonheur qui l'avait submergée quand elle l'avait serré dans ses bras. Mais elle refusait d'y penser, ça ne pouvait pas être réel.

Elle errait dans ls couloirs, s'arrêtant parfois devant une fenêtre afin d'admirer le paysage qui s'étendait de l'autre côté des murs, puis repartant.
Puis elle croisa Jerek. Elle le regarda, puis le salua timidement et continua son chemin. Cependant, elle ne put s'empêcher de se retourner une fois qu'il était passé, avec l'envie de lui demander où il allait. Mais elle ne fit rien malgré cette envie qui la rongeait. Elle était habituée à la solitude, mais là elle ressentait un réel besoin de compagnie, et Jerek était le seul dont la présence comblait ce manque. Et elle ignorait pourquoi.
Elle le regarda partir, puis se détourna et poursuivit son chemin, retournant à la salle principale de la demeure. Elle partit s'asseoir sur un banc en pierre, non loin de celui duquel était tombé l'osamodas, repensant à cete journée.

"Rah, je suis bon a rien, aujourd'hui !"

Jerek venait de rater le sac qu'il tentait de coudre. Il avait cousu trop fin la laine du bouftou qui servait de fond. resultat, le sac était inutilisable. Il le jeta à travers la pièce.

Cela ne lui ressemblait pourtant pas, ce type de colère. Il était en colère contre la seule personne qu'il haissait parfois : lui-même.

Pourquoi n'avait-il pas oser dire à Waerva qu'il était désolé ? Pourquoi ne rien avoir pu sortir d'autre que ce "Lut" ridicule. Pire, il avait pris ce pas affairé des gens pressés, en se retenant le plus possible de se retourner.

"Y'a pas a dire, t'es vraiment con !" dit-il

Le tailleur de l'atelier a coté releva la tête. Jerek le regarda sans comprendre, puis, finalement, voyant le regard interrogateur du Cra, lui confirma qu'il ne faisait que monologuer, et que l'insulte ne lui était pas destinée.

"En plus, tu en es dingue, de cette fille. Mais bien sur, plutôt que de lui parler, tu t'écrase. elle va croire que tu la snob ! comment la regarder en face après ça ?"

Jerek s'en voulais.

"J'oserais jamais lui parler, maintenant. Alors que pourtant..."

Jerek cherchait une troisième alternative à 'lui parler" et "ne pas lui parler". Bien sur, il pouvais lui écrire, mais elle allait trouver cela impersonnel. Et puis retranscrire des émotions par courrier, c'était les modifier...

"Non, c'est pas possible, je ne peux pas lui parler...
- Pourtant, je pense que c'est ce que vous auriez de mieux à faire"

Le jeune Cra avait relevé la tête de son ouvrage (Un louffeur bas de gamme, visiblement le jeune débutait) et regardait Jerek.

"Pardon ?
- Vous devriez lui parler. Au moins, vous ne vous torturez plus, vous serez fixé. Soyez franc et un peu courageux, et au moins vous clarifirez les choses avec elle !
- Ah... oui, vous avez p'tet raison...
- et si j'étais vous, je partirais dès maintenant, la retrouver le plus vite possible : l'amour, c'est comme un pansement, faut oser d'un coup sec, sinon, on souffre longtemps...
- Oui, je crois que vous avez raison... Bon, j'y cours. si il y a un truc dans mon matériel qui puisse vous servir, hésitez pas, je vous le confie !
- Ok, ok, courez vite, encouragea le jeune Cra"

Et tandis que Jerek Sautait sur Meliadus pour rejoindre Waerva et s'expliquer avec elle, le jeune Cra baissa la tête sur son ouvrage et dit a voix basse :

"Enfin tranquille..."

Fonçant sur Méliadus, Jerekeu juste le temps de se rendre compte que, devant lui, en sens contraire, arrivait le placide Miguel, de sa démarche pesante et tranquille.

"T'aurais pas vu Waerva" Hurla l'Osamodas au Saddida, avant même de l'avoir croisé.

D'un geste vague, Miguel haussa les épaules et désigna la maison de Aerlyn'. Jerek passa en trombe, sans même ralentir; le grand bijoutier poilu le regarda passer, caressa sa barbe et dit simplement "Amoureux...", avant de reprendre sa route vers Bonta.

Jerek arreta Meliadus a l'entrée de la maison d'Aerlyn. Il ouvrit la porte à la volée, manquant au passage de la mettre dans la figure d'un grand Sacrieur et d'une petite Eniripsa.

"Eh, fait gaffe, grosse brute ! Lui dit Eneratlov. t'as failli blesser le petit !
- Tonton Hargneux ! Dit le jeune Eneratloyd
- Petit, petit, il est plus grand que toi, ton Petit. Bon, dites, au lieu de me gonfler, vous savez ou est Waerva ?
- Tatie Missante ! Cria le sacrieur, avant de rire à gorge déployé
- euh, aucune idée" dit Eneratlov, en essayant de tirer son fils par le bras, de peur que la conversation dégénère.

Jerek commença à entrer dans la maison. Mais soudain, le garçonnet commença à chanter :
" Tonton hargneux est amoureuuuuuux, Tonton hargneux est amoureuuuuuux !!!!
- Fait le taire, tu veux, avant qu'il finisse tout plat...
- Fout la paix à mon fils ! dit Ene, sortant son marteau...
- C'est pas bientôt finit, ce bordel ? intervint un nouvel arrivant, tout habillé de vert
- Ah ben tiens, Loc, toi tu vas p'tet pouvoir m'aider, tu sais ou est Waerva ?
- ben ouais, dans la grande salle, je pense..."

Eneratloyd, gloussant à n'en plus finir, et sa mère, fulminant à son bras, sortirent de l'entrée.

"ayé, t'es enfin décidé à la demander en mariage ? demanda Locust
- mais vous avez pas bientôt fini de tous mes les briser avec ça ?
- oooh, te vexes pas, c'est bon... c'est juste que, bon, on vous sent venir à des kilomètres..."

Jerek ne répondit pas. Il s'avança, furieux, vers la porte de la grande salle, qu'il ouvrit vivement. se faisant, il se retrouva nez à nez avec... Waerva, qui, attirée par le remue ménage dans le hall d'entrée s'inquiètait d'une éventuelle invasion de Bwoks...

"Ah... euh... Waerva..., dit Jerek, dont la colère s'était volatilisée plus surement que par magie, on pourrais se voir en privée... juste deux minutes... une petit bricole dont je voulais te causer..."

Il n'osait soudain pas la regarder dans les yeux, visiblement géné. Pour s'éviter une gène supplémentaire, il ferma du pied la porte de la salle, laissant dans le hall un Locust hilare.

Waerva, n'ayant pas entendu Jerek arriver, sursauta quand il lui parla. Elle le regarda d'abord avec un air intrigué, puis son regard s'adoucit en voyant que ce n'était que lui.

Oui Jerek ? Bien sûr. Sur ces mots, elle se leva et s'approcha de l'osamodas afin qu'il puisse l'emmener discuter dans un lieu moins fréquenté.

Elle réprima un sourire, ne voulant pas montrer à ses autres compagnons qu'elle était heureuse qu'il soit venu lui parler.

Jerek entraina doucement Waerva dans un coin de la pièce.
Lui tenant les mains, il la fit s'asseoir sur l'un des bancs de pierre, loin des regards indiscrets.
Il était stressé, mais en même temps étrangement bien.

"Voila... Je voulais te dire que j'étais désolé pour l'autre jour. Je veux dire pour la gène occasionée. Le regard des autres est parfois blessant. Mais je ne veux pas qu'on s'évite et qu'on se fuit pour autant. "

Il marqua une légère pause, puis repris.

"Waerva, tu sais, ce que j'ai dit l'autre jour, je le pensait. Tu est quelqu'un de formidable. D'exceptionnel. C'est un plaisir de vivre au quotidien avec toi."

Jerek souffla un instant. Il lui tenait toujours doucement la main, et la regardait dans les yeux, cette fois. Enfin.

"Toute cette manière d'être toi, si différente des autres femmes, tout cela ne... ne me laisse pas indifférent.
J'ai souvent l'impression que tu souffres, que tu hésites,que tu te sent un peu perdue. Je voudrais être là à tes cotés. Je voudrais pouvoir t'aider..."

Il marqua une nouvelle pause. Instant de silence tranquille ou tout s'était eteint, à par leurs deux souffles.

"Je voudrais que tu saches que je serais toujours là pour toi. Parce que je t'aime, et que j'ai envie de t'aider. Je ne demande rien de ta part, à part un peu de ta confiance. Je sais qu'avec le temps, nous pourrons te rendre heureuse..."

Jerek se tût. Il n'avait plus rien à dire. Pourtant, des milliers de sentiments lui traversaient le coeur et l'ame. Mais les mots étaient vains.

Il lui sourit, simplement.

Waerva suivit Jerek sans rien dire.

Elle dut se retenir de rougir quand il lui prit les mains. Elle appréciait beaucoup ce geste, mais elle ne savait pas comment réagir. Ce contact, aussi simple soit-il, lui faisait perdre tous ses moyens.

Elle s'assit sur le banc en pierre sans opposer de résistance, même si elle aurait préféré rester debout. Mais son corps ne lui obéissait presque plus.

Tu n'as pas à être désolé, Jerek, dit-elle en lui posant une main sur l'épaule, se surprenant elle-même.

Tu as raison, nous n'avons pas à nous fuir, nous n'en avons pas de raison.

Quand il la regarda dans les yeux, intinctivement elle baissa les siens. Sa timidité l'empêchait de le regarder bien qu'elle en meure d'envie.

A chaque parole de l'osamodas, elle tentait de le regarder mais elle les rebaissait de honte aussitôt, sentant qu'elle rougissait.

A ses dernières paroles elle se contenta de répondre "Merci" dans un murmure.

Prenant son courage à deux mains, elle le regarda dans les yeux avant de le prendre dans ses bras.

Une nouvelle fois, leurs regards s'étaient croisés. Jerek avait vu dans les yeux de sa compagne un vrai remerciement. Puis elle lui était tombée dans les bras. A moins qu'il ne se soit précipité dans les siens. il ne se souvenait pas vraiment.

Il la tenait maintenant, sérrée contre lui, sa douce chaleur à elle contre son propre corps à lui, le doux parfum de ses cheveux. "T'es une guimauve" se dit-il à lui même. Mais c'était merveilleusement bon d'être dans ces bras. Jerek souriait sans s'en apercevoir.

L'insouciance était si agréable ! Jerek n'avait plus ressenti cela depuis bien trop longtemps. Il aimait maintenant cet sensation qu'on pouvait rire de tout, que plus rien n'était vraiment important. A part eux deux.

"Waerva... dit-il enfin, légèrement, je voudrais que tu me pose toutes les questions que tu souhaites. Je veux n'avoir aucun secret pour toi. Aussi, dès que tu veux me demander quelque chose, n'hésite pas. Je pense qu'ainsi, une certaine forme de confiance pourra s'installer.

N'ai aucune peur, je répondrais à tout. Quand tu souhaiteras"

Il avait légèrement desséré son étreinte, sans la relacher totalement, et avait replacé son visage devant celui de la jeune femme, afin de croiser une nouvelle fois son regard.

Waerva ne savait plus comment réagir face à cette situation. Elle était bien dans les bras de l'osamodas, calme, heureuse. Mais cela lui semblait trop iréel. Jamais elle n'avait connu pareil bien être que dans ses rêves, et encore... Cela n'avait jamais atteint cette intensité. Cepandant, elle était quand même un peu tendue, n'ayant jamais vécu de telles expérience. Mais elle souriait quand même, sans doute inconsciemment.

Elle parut surprise quand Jerek lui dit qu'elle pouvait lui poser les questions qu'elle voulait. Elle se redressa un peu et le dévisagea d'un air intrigué. A vrai dire, elle n'avait aucune question à lui poser. Du moins, aucune ne lui venait à l'esprit à ce moment là.

Elle se contenta de lui sourire, mais resta silencieuse un long moment avant de le remercier puis de se reblottir contre lui.